23 février : de Mwangeza à Mto Wa Mbu

Aujourd'hui, on prend le chemin du retour : Mwangeza-Mto Wa Mbu, sur les bords du lacs Manyara. 230 km d'un mélange de pistes et de bouts de route. 6 h de route au minimum.

On se lève à 6h du matin car le Land Cruiser Taxi doit venir nous chercher à 7h. Il arrivera finalement à 9h. L'Afrique, c'est sympa mais parfois, ça prend la tête.

C'est dimanche et donc jour de messe pour les chrétiens. Mais l'église est à 10 km. Au centre du village, il y a un attroupement d'enfants tous en tenus du dimanche. Ceci dit, tout le monde est en tenue du dimanche, qui a une vraie signification ici. Bref, pendant qu'on charge le 4x4 avec nos bagages, un jeune prêtre vient nous voir et nous demande si on peut transporter des enfants de Mwangeza à l'église. Andrew nous le déconseille car en cas d'incident, on pourrait être emmerdés. On finit par accepter d'en prendre trois car il reste finalement trois places. Le prêtre nous en collera dix. Pas très réglo le prêtre. Au final, tout se passera bien.

Arrivés à Haydom, nous passons à l'hôtel dans lequel loge Roland K. et nous nous donnons rendez-vous au Guest House Sun Flower pour enregistrer un locuteur Datooga. Le Datooga est une langue nilotique (comme le Maasai) qui n'appartient ni aux langues couchitiques (comme l'Iraqw), ni aux Khoisan (comme le Hadza). C'est là tout l'intérêt de la région qui regorge d'une diversité incroyable de langues. Le Datooga est notamment intéressant car il semble y avoir des voyelles chuchotées, ce qui pourrait intéresser Yohann dans son travail.

Bref, on ouvre les valises et on installe un laboratoire express dans la salle du petit déjeuner de l'hôtel. En deux heures, tout est dans la boite et les valises sont refaites. Effectivement, le Datooga renferme des phénomènes phonétiques intéressants comme de la voix craquée phonologique et du dévoisement de voyelles en position finale. Bref, de beaux travaux en perspectives.

On attend Boniface qui doit venir nous chercher depuis Mbulu. Comme il est en retard et qu'avec Didier on a faim car on s'est levé à 6h du matin, on part dans Haydom chercher un bouiboui (après dix jours de pratiques tanzaniennes, on craint dégun). On tourne un peu dans les rues et par hasard, on tombe sur un "blanc" assis sur sa chaise dans la rue. Il nous interpelle et nous demande ce qu'on cherche. "Des tchapatis". Il nous répond qu'ici, les tchapatis, c'est que pour le matin. On lui explique qu'on n'a pas beaucoup de temps pour manger car on attend une voiture qui doit venir nous chercher. Il nous invite à manger chez lui et sa femme Rose, une tanzanienne du crue. Lui est néo-zélandais, tombé amoureux de la Tanzanie et de sa tanzanienne. Apparemment, ils sont chrétiens évangélistes car nous nous retrouvons à prier le seigneur pour le bon repas qu'il nous offre. On mange une sorte de choucroute très bonne et surtout, qui change un peu des haricots, du riz et du maïs. Robin nous indique qu'il aimerait introduire le rugby en Tanzanie mais no way. Y a que le foot qui compte. Sa femme a une plantation de tournersol qui est utilisé pour faire de l'huile. Nous les remercions chaleureusement pour leur accueil et nous retournons à la Guest House où Boniface arrive peu après.

Et là, on embarque et "On the road again":

Arrivés à Karatu, on a rendez-vous avec Richard qui a fait le voyage en moto car ensuite il doit prospecter dans le coin. Sa femme insiste lourdement pour nous arrêter au Lilac Café qui parait-il est super. On s'y arrête mais on découvre un vrai bar attrappe touriste. Nadia aura son hamburger frites mais pour ma part, je suis un peu énervé. Pas envie de ça à ce moment là. Je me sens africain et ne m'identifie pas du tout aux européens et américains qui sont là avec leur tenue safari toute propre et leurs jumelles pendus au cou.

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On perd un temps fou et du coup, on arrivera aux abords du lac Manyara de nuit. Zut. Il parait que le panorama est grandiose. Mais il fait trop sombre. Je peste. Tout ça pour un hamburger ! En plus, on arrivera tard chez Mama Rose, la femme d'Efrem, qui habite dans le coin et qui a proposé de nous héberger. Pour bien nous accueillir, elle fait préparer un bon repas que Didier et moi avalerons avec plaisir mais l'Américaine n'y touchera pas, au grand dam de notre hotesse qui le prendra mal.

Mama Rose, gardienne de parc, femme d'Efrem

Ses cocotiers...

... et bananiers